Conséquence de la réindustrialisation verte, comment les territoires se préparent aux besoins massifs en électricité ?
Une analyse de Sonia Bellit, directrice des études de l'Institut Enterritoires pour Provence Fabrique des Possibles.
«Les grands ports maritimes constituent des atouts majeurs pour la réindustrialisation » affirmait en mars dernier, un communiqué du ministère de l’Economie. Les grandes zones portuaires hexagonales sont ainsi devenues le fer de lance de la réindustrialisation verte. Mais celle-ci suppose une explosion des besoins en électricité, nécessitant le recours à de multiples alternatives, parmi lesquelles le développement des énergies renouvelables et la construction de nouvelles lignes électriques. Cette note explore les différents besoins en électricité associés à la réindustrialisation des territoires français, tout en mettant en lumière les défis et solutions qui y sont associés.
Au cours des dernières années, l’industrie a été remise au cœur du débat politique, avec l’idée que la réindustrialisation était non seulement un élément clé de notre compétitivité mais aussi de notre souveraineté, affaiblie par plusieurs décennies de désindustrialisation. Cette réindustrialisation, qui se veut décarbonée, implique une transformation profonde des territoires industrielles. Ces derniers doivent désormais se réinventer pour s’inscrire dans un modèle plus écologique et durable qui a pour corollaire un recours croissant à l’électricité. Cette nouvelle donne impose une réflexion stratégique sur la manière de produire, distribuer et consommer cette énergie sur l’ensemble des territoires.
De nouveaux besoins en électricité liés au verdissement de l’industrie
Dans son rapport « Futurs énergétiques 2050 », le gestionnaire de réseau RTE estime que, quels que soient les scénarios retenus pour le mix énergétique, les besoins en électricité vont augmenter de 35 % en France d’ici 2050.